Bouffée de Conakry - 9

Ma dernière semaine à Conakry a commencé ! C’était impossible de croire que j’arrivais à la fin de mes deux mois en Guinée, j’avais l’impression que le temps avait volé et je n’étais tout d’un coup pas prête à m’en aller et à tout quitter. Le personnel de l’hôpital croit dans les efforts faits avec moi pendant deux mois et moi je commençais à croire réellement qu’ensemble, on pourra aller loin alors que le moment de partir était si proche...

Je n’ai pas perdu de temps et les quatre derniers jours furent très intenses. Il fallait conclure tous les projets et débuter tout le reste avant le départ.

Avec l’aide de Céline, nous avons poursuivi le nettoyage et la réorganisation du Service. J’ai pu transmettre l’histoire du petit garçon à Céline qui a poursuivi son suivi jusqu’à sa sortie. Malgré mon départ et la distance, j’ai eu le privilège d’être mise au courant de sa sortie et de son état clinique tous les jours par les parents et par ma collègue qui avait bien compris mon stress de partir à la maison avant lui.

C’était simplement incroyable de recevoir de belles nouvelles et de savoir qu’il était finalement chez lui avec ses magnifiques parents qui n’étaient plus stressés mais souriants et reconnaissants. C’est vraiment dans ces occasions que j’estime que mon boulot est le plus beau du monde. Les sensations que nous éprouvons après avoir accompagné une famille dans un moment très difficile jusqu’au moment le plus joyeux sont uniques.

La semaine s’est poursuivi en soutenant Céline, lui faisant connaître tous les collaborateurs de L’INSE, de l’hôpital Ignace Deen et de la clinique Bernard Kouchner afin qu’elle puisse poursuivre tous les projets que j’avais débutés au cours des mois passés.

Le dernier mardi matin, j’ai organisé une petite présentation de remerciement après la remise de garde, suivie par un bon petit déjeuner qui a été plus qu’apprécié. À cette occasion, j’ai eu le privilège d’être remerciée par toute l’équipe locale guinéenne pour le travail accompli et pour toute l’énergie transmise, en étant encouragée à revenir au plus vite pour continuer cette collaboration gagnante avec ces gens incroyables. J’ai reçu des cadeaux de toute forme, c’était complètement inattendu !

Pendant la dernière semaine, les sensations qui ont traversé ma tête étaient clairement partagées, l’idée de quitter la Guinée qui m’avait fait souffrir, réfléchir et me remettre en question dans mon boulot et dans ma vie en général, était tout d’un coup difficile à imaginer. J’étais bien, j’avais un bon entourage, j’avais finalement gagné la confiance de mes collègues guinéens et commencé à connaître la Guinée dans toute sa splendeur, ses terres, ses tissus, ses langues et ses gens... Tout quitter était inimaginable, l’idée de rester a traversé mon esprit à plusieurs reprises, mais après avoir salué tous les gens connus, j’ai pris mon courage à deux mains et, accompagnée par mes meilleurs amis infirmiers/médecins (Madame Camara, Umu, Dr. Joseph et bien évidement le chauffeur Babacar), j’ai été conduite à l’aéroport pour embarquer dans l’avion qui, à l’heure, m’a ramenée directement dans les bras de Laurent qui m’attendait avec grande impatience.

Il est très difficile de décrire la dichotomie des émotions qui ont traversé mon esprit au cours de ces heures mais au final, je suis rentrée avec l’envie de repartir au plus vite, pour y rester et pour participer à l’évolution et au développement de cette unité de Néonatalogie. Les difficultés vécues me semblent très lointaines...

 

À bientôt pour la prochaine aventure !

Paola Valabrega